Dans cette adaptation cinématographique de la pièce de Broadway, IN THE HEIGHTS raconte l'histoire de Usnavi, qui rêve de quitter Washington et son Bodega pour retourner à Puerto Rico et réouvrir le commerce de son père. C'est dans la chanson et la danse que plusieurs personnages vont exposer leurs problèmes de leur milieu difficile, mais la force de la famille et de l'amitié est ce qui les garde chez eux.
Difficile de noter les comédies musicales, parce que beaucoup de gens détesttteeennnt ce genre. Je ne savais même pas que ça en était une avant de commencer le film. Je suis personnellement fan, mais IN THE HEIGHTS est une adaptation très fidèle du style de broadway, donc ne vous attendez pas à de longs dialogues, mais bien à des numéros constants. De ce fait, IN THE HEIGHTS demeure plus un broadway qu'un film dans son essence même, mais il n'en demeure pas moins un intéressant film.
Ce que Hollywood pouvait apporter de différent à un tel projet était un rendement différent et plus libre à travers la lentille cinématographique. C'est d'ailleurs l'élément qui frappe le plus rapidement dans le film, l'incroyable qualité de production et le rendu visuel du projet, qui ajoute une touche presque magique à cet univers, celui de la banlieue pauvre américaine, une aura et une énergie splendide. Aussi, on note l'ajout d'effets spéciaux, peu nombreux, mais qui ajoutent au charme de certaines scènes. Le quartier des Heights est simplement vibrant et est la parfaite représentation du rythme du film, qui ne prend jamais de pauses. C'est le personnage principal et définitivement, l'élément le plus réussi du film.
Les chorégraphies sont impressionnantes et extrêmement travaillés. Certains numéros du film durant près de 10 minutes avec parfois une cinquantaine de danseurs s'ajoutant à la folie musicale de la chose. Mon seul point faible avec les numéros de danse, c'est que les coupes sont trop nombreuses et limitent l'appréciation de la chose. On veut montrer tellement de choses parfois en 10-15 secondes que l'on ne permet pas au numéro de bien respiré, parce qu'on veut toujours montrer quelque chose et ensuite montré autre chose. Dans ce sens, un broadway en live permet de mieux apprécier la chose, mais c'est une critique mince, puisque le réalisateur Jon L. Chu a visiblement donné un flair cinématographique au projet.
Alors que la question de la surprésentation ethnique fait rage depuis maintenant plusieurs années, un projet comme IN THE HEIGHTS, qui n'affiche que des personnages hispaniques ou afro américains, montre la richesse d'exploiter un tel casting dans un projet autant culturellement précis. Il se dégage une authenticité certaine de chacun des personnages ainsi que de leurs problèmes. Le problème cependant vient du fait que l'aspect dramatique des problèmes des personnages est assez rarement pris au sérieux dans le film, puisque chaque scène dramatique est souvent suivi d'un chorégraphie joie de vivre de 15 minutes qui semblent ramener tout le monde au même point ensuite. C'est là où je pense, on atteint la limite entre le théâtre musicale et le cinéma, où chaque genre à son code, mais ici la traduction est plus complexe au niveau dramatique.
IN THE HEIGHTS ne risque pas de se glisser dans le palmarès des meilleurs comédies musicales du cinéma, mais c'est un film qui résistera probablement au temps par l'énergie et la vie qui ressort du métrage. C'est un film parfait pour temps morne et c'est le genre de projet qui montre que la comédie musicale a encore des choses à dire au cinéma.