Coin Critique : Drive (2011)  Images?q=tbn:ANd9GcTPztC_afb_z6Ycc2bmUxLHRft3eSxFE3BWwBWsfdHH68qUmJ9QQmiYodTM0nbvH_Ud5L8&usqp=CAU

Un jeune homme, ace de la conduite, sépare sa vie entre des contrats de cascadeurs et des boulots de conduite où il escorte des criminels en sûreté après des vols. il rencontre sa voisine, une mère monoparentale vulnérable pour qui il s'attache très rapidement. Cet attachement va l'amener à faire un boulot qui malheureusement pour lui, va se terminer en bain de sang avec au bout, un sac d'argent appartenant à la mafia qui met sa vie et celles de ceux qu'il aime en danger.

DRIVE fut un certain phénomène lors de sa sortie en 2011, alors que beaucoup ont crié au génie, le film divise encore par sa façon d'intentionnellement offrir peu de repères habituels au spectateur. Beaucoup ne se retrouvent pas dans DRIVE, mais de se coller seulement à cet élément et ne pas prendre le temps de comprendre la raison d'être des scènes tient presque à la perte de temps. DRIVE n'est pas une simple histoire de crime et n'est pas un divertissement popcorn, c'est la vision d'auteur de Nicholas Refn qui est peuplé de références, mais qui se sert de la base populaire du film pour transmettre une intéressante vision cinématographique sur la violence et sa complexité.

Parce que DRIVE n'est pas en tant que tel un phénomène nouveau. Le film de Refn, donc les influences 80's sont pleinement assumés, autant dans les couleurs, décors que la bande sonore, pige dans le film criminel des années 70, voir même dans les années 60 avec un style qui rappelle LE SAMOURAÎ de Jean-Pierre Melville. On ajoute un côté 80's dans le style et aussi dans le style décomplexé de la violence, très graphique accompagne le film dans sa deuxième partie. La violence dans DRIVE est montrée, mais jamais accentuée. Elle fait partie de l'action, mais n'est pas un élément de contemplation. Ces scènes sont graphiques, mais brèves, ce qui leur ajoute un sentiment d'extrême fatalité qui ajoute au sérieux de chacun des moments.

Beaucoup ont eu beaucoup d'espoir après avoir vu la scène d'ouverture du film, qui présente de façon experte, réaliste et gritty, une poursuite en voiture selon presque la perspective des criminels dans le banc arrière. Une superbe scène, qui ne fera parti que de deux véritables scènes d'action avec des véhicules dans le film. DRIVE est davantage l'étude d'un personnage principal qui ne parle presque pas, plutôt qu'un film d'action. Et si c'est l'élément qui tue pour certains, j'avoue que mon côté que j'ai beaucoup aimé cet aspect du film. Gosling parle peu, mais chacun de ces gestes amènent à une intention et parfois, l'explication d'un passé ou d'une raison d'être qui est intéressant d'interpréter. On ne sait rien du chauffeur, mais quand il devient une espèce de maniaque capable de tuer sans aucune retenue, on se demande si on a suivi le même personnage principal que le timide jeune homme qui nous accompagne depuis le début du film. DRIVE se lance à fond dans le non-dit, ce que beaucoup de gens détestent, mais qui n'en demeure pas moins un mode d'expression valable et complexe pour amener un film de A à Z.

On parle parfois de style qui prend le dessus sur la substance, j'ai le goût de dire que dans DRIVE, c'est le style qui donne de la substance à un film lourd, complexe, mais dont la réalisation se doit d'être applaudi. C'est également cet audacieux travail sur l'attente du spectateur à un film hollywoodien qui n'arrivera jamais, qui permettra probablement à DRIVE de survivre dans l'esprit collectif cinématographique.

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