Coin Critique : The Holdovers (2023)  THE_HOLDOVERS_1080x1350_W06_FIN03_rgb

Hiver 1970, Paul Hunham, l'enseignant le plus détesté d'un collège résidentiel, reçoit sa punition et doit faire la surveillance de l'école durant les vacances de Noël. À son plus grand regret, cinq élèves demeurent au Collège, mais Paul compte bien suivre le programme scolaire au lieu de profiter du temps festif.

Quelque chose de spéciale accompagne THE HOLDOVERS, d'un côté l'impression de vivre le temps d'un film un genre de cinéma que nous ne faisons plus aujourd'hui. De l'autre, l'impression que ce cinéma qui transporte des personnages lourds en complexité n'a pas besoin d'artifice pour toucher la cible. THE HOLDOVERS aurait pu être fait en 1985 que vous n'auriez pas été surpris. On suit dès le départ les fils narratifs des films de cette époque, celle de personnages qui entourent un un scénario, au lieu d'un scénario qui entoure les personnages.

Alexander Payne a toujours fait des films toute en retenue. Ne laissant pas trop de place aux artifices, il explore toujours des personnages complexes qui cheminent d'une façon X ou Y. On sent clairement qu'ici, il a voulu faire quelque chose de simple, plus accessible, tout en restant subtil sur certains éléments. C'est l'humanité que Payne montre pour les trois personnages principaux du film qui se dégage le plus. Chacun vit ses choses et chacun, passe d'un état à un autre. Les personnages ne deviennent pas quelqu'un d'autre, ils apprennent et ce, sans que ce ne soit verbalisé. La beauté du film est dans les petites choses, les regards échangés lors de scènes qui semblent sans importance, un moment de bonheur qui a l'air réel entre les personnages. Payne a réussi encore une fois à transformer la simplicité en beauté cinématographique.

La qualité des interprétations est ici absolument à couper le souffle. Paul Giamatti, qui est vraiment un acteur d'un talent hors-norme, transporte le film avec l'assurance totale de sa prestation de vieux professeur bourru et détestable. On a simplement hâte de le voir trouver une autre façon originale d'insulter ses élèves et pourtant, on apprend à l'aimer pour ce qu'il est à mesure que le film avance. Le reste du casting est également phénoménal avec chacun d'eux aillant des scènes spécifiques pour développer de façon intelligente leur personnage.

THE HOLDOVERS touche à certains thèmes graves et destructeurs avec une finesse impressionnante, gardant le film relativement léger malgré quelques moments à faire pleurer. Payne n'a pas peur de montrer la complexité de l'être humain, mais avec la facilité d'atteindre un certain bonheur. C'est ce talent pour capturer le bonheur dans toute sa simplicité qui donne à HOLDOVERS tout son intérêt.

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